Peut-on mélanger du vin rouge et du vin blanc pour faire du rosé? A cette question, la Commission de Bruxelles répond oui. Et la France? Eh bien, la France, heu… On ne sait pas trop.
Résumé de l’affaire. Fin janvier, à Bruxelles, la France a approuvé avec ses homologues des Vingt-sept, un projet de réglementation européen autorisant le mélange de vin blanc et de vin rouge pour faire du rosé. Pratique actuellement interdite dans l’UE, à de rares exceptions près, comme pour le champagne.
Mais voilà, sans doute sous la pression des producteurs français de rosé, dont ceux de Provence, Michel Barnier et ses troupes semblent avoir changé d’avis sur cette question dite du coupage. Charge à eux, maintenant, de parvenir à infléchir leur position sans que cela se voie trop, avant le vote définitif sur la question, le 27 avril à Bruxelles.
Au cabinet de Michel Barnier, on a le sens de la précision. «Le 27 janvier, ce n'était pas un vote indicatif, c'était un recueil d'avis informel», dit le ministère de l'Agriculture. Le porte-parole du commissaire européen à l'Agriculture, lui, dit: «Vote indicatif ou informel, c'est un peu la même chose. Nous, à la Commission européenne, on dit indicatif. Après s'ils veulent dire informel…»
«C'est vrai que ce point précis pose problème»
Au ministère de l'Agriculture, on avance que «cette question du rosé a été traitée dans le cadre d'un règlement global sur les pratiques oenologiques dans l'UE. C'est une question parmi vingt ou trente autres: copeaux, alcoolisation, adjuvants… O