La double révélation ce week-end qu'AIG a versé 165 millions de dollars (127 millions d'euros) de bonus à ses cadres et payé ses dettes à plusieurs banques américaines et européennes a soulevé un tollé à Washington, alors que le géant de l'assurance doit sa survie au contribuable américain, qui a allongé 170 milliards de dollars depuis septembre pour le maintenir à flots. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, Barack Obama risque d'être écorné par ces scandales, l'Amérique ne comprenant plus les faveurs accordées aux responsables de la crise qui mine le pays. Le Président a entendu l'alerte et dénoncé, hier, «le comportement imprudent et cupide» d'AIG et ordonné que tout soit fait pour bloquer le paiement de ces bonus. D'ores et déjà, la justice américaine a reclamé les contrats et les performances des salariés à prime. AIG avait affirmé qu'il était dans l'obligation légale de verser des primes au personnel de sa division financière - qui a fait perdre 99 milliards de dollars en 2008. Le montant des bonus varie de 1 000 dollars à plus de 6,5 millions.
Dans le même temps, après des mois de requêtes du Congrès, l’assureur a dévoilé dimanche le nom des institutions qui ont bénéficié du remboursement de sa dette : Goldman Sachs (12,9 milliards de dollars), la Société générale (11,9 milliards), Deutsche Bank (11,8), Barclays (8,5) et UBS (5). Ce qui montre à quel point le renflouement d’AIG a sauvé la mise aux banques européennes.
A un moment où les Américains