Alors que Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, a présenté hier son plan contre les excès du crédit à la consommation, des critiques s’élèvent pour critiquer le manque d’ambition de la réforme.
Quelle réforme pouvait-on espérer ?
Philippe Marini, sénateur UMP, avait donné le ton. Plutôt porté d’ordinaire à écouter les lobbys bancaires, il avait déposé à l’automne une proposition de loi tirant à boulets rouges sur le crédit revolving. Une réserve de crédit permanent, avait-il dénoncé, très coûteuse pour le consommateur (avec des taux d’intérêts autour de 20 %) et conduisant des budgets fragilisés par la crise au surendettement. Le sénateur de l’Oise avait même demandé l’interdiction des souscriptions de ce type chez Darty, Carrefour, etc. Même guerre déclarée au revolving par les associations de consommateurs. Dans une enquête menée sur le terrain dans 445 lieux de vente, l’UFC-Que choisir vient de dénoncer avec virulence le fait que, dans 72 % des cas, les marchands placent abusivement une carte de crédit revolving pour faire acheter une cuisine ou de la hi-fi, plutôt que de proposer un prêt dit «affecté», moins coûteux et moins dangereux.
Pourquoi Bercy a-t-il choisi de ménager les prêteurs ?
Est-ce pour ne pas gripper davantage une consommation en berne ? En guise de plan pour juguler le surendettement, Bercy se contente d’un message sur les offres de crédit, sur le mode «un crédit, ça se rembourse». Il veut aussi forcer les commerçants à consulter le fichier des surendettés. Trop mou, selon certaines associations.
Que peut-on attendre du débat parlementaire ?
Les sénateurs et les députés, qui constate