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Libération

Les Français ont risqué gros

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Une faillite d’AIG aurait coûté des milliards à la Générale, à BNP et au Crédit agricole.
publié le 17 mars 2009 à 6h52

En septembre, Washington avait justifié le sauvetage d’American International Group (AIG) en affirmant qu’une faillite aurait des répercussions considérables sur le système financier mondial. Au regard des documents publiés dans la nuit de dimanche à lundi par l’assureur américain, il semble que l’administration républicaine avait raison. Les pertes auraient pu se compter en milliards de dollars pour certains établissements financiers, et notamment pour les banques françaises. La Société générale, BNP Paribas et le Crédit agricole (à travers sa filiale Calyon) étaient ainsi engagés à hauteur d’au moins 20 milliards de dollars (plus de 15 milliards d’euros) auprès de l’assureur - respectivement 11,9 milliards, 4,9 milliards et 3,3 milliards de dollars.

Spéciaux. Le document publié par AIG révèle en fait la destination des premiers fonds alloués par le gouvernement américain : à l'époque, un prêt de 85 milliards de dollars (revu à la hausse depuis). Les banques américaines et européennes étaient d'abord exposées via le marché des credit defaut swaps (CDS), des produits d'assurance un peu spéciaux vendus par AIG Financial Products, filiale de l'assureur, et destinés à assurer les banques contre une faillite d'un autre établissement financier, ou contre les pertes sur des portefeuilles de crédits. Ce qui est devenu réalité après la faillite de Lehman Brothers, et avec les difficultés des emprunteurs américains à rembourser leurs prêts. AIG devait ainsi de l'ordre de