«Pas si vite bande de salauds cupides.» Hier, la une populiste en lettres blanches sur fond noir du New York Post résumait la fureur provoquée par le scandale des bonus (165 millions de dollars, 125 milions d'euros) payés par AIG à ses cadres, dont certains - ironie - ont déjà quitté l'entreprise. Le ressentiment est d'autant plus virulent que l'assureur est maintenu à flots par le gouvernement (170 milliards de dollars à ce jour) et qu'il continue à perdre de l'argent. Ce scandale est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase après les révélations des extravagances - vacances dans des résidences de luxe, utilisation de jets privés… - d'entreprises et de banques renflouées par le contribuable.
Cafouillage. Depuis trois jours, le scandale est omniprésent sur les chaînes d'info en continu et les talk-shows, occultant toutes les autres nouvelles. Le soutien annoncé par Barack Obama aux petites entreprises est ainsi passé inaperçu. Les parlementaires sont inondés de mails furieux d'électeurs, les patrons d'AIG ont reçu des menaces de mort et des manifestations sont annoncées demain devant les banques qui ont touché l'argent du contribuable. Rien ne semble arrêter la déferlante de colère de citoyens qui dénoncent un système à deux vitesses, plus préoccupé de la bonne santé de Wall Street que des difficultés économiques des millions d'Américains.
Pour Obama, cette crise pourrait mettre une fin brutale à sa lune de miel avec les électeurs. Un enli