Le PDG de Sony France séquestré toute une nuit, le directeur de l’usine Continental de Clairoix, dans l’Oise bombardé d’œufs, l’entreprise pharmaceutique GSK d’Evreux (Seine-Maritime) occupée par ses salariés : la situation devient électrique dans les entreprises promises à la fermeture. Ces actions plus ou moins radicales, déjà vues dans un passé proche, tendent, dans le contexte actuel, à se répandre. Car pour beaucoup de salariés, le conflit social doit crever l’écran médiatique, sous peine d’être oublié.
Stèle. Mais cette radicalité est aussi, et surtout, le fruit d'un climat social délétère, où la confiance entre les salariés - fonctionnaires compris - et les pouvoirs économique et politique, semble s'être brutalement rompue. «On nous a tous trahis», estime ainsi Antonio da Costa, délégué syndical CFTC de Continental à Clairoix, qui avait pourtant accepté le principe du «travailler plus pour gagner plus», censé sauver l'usine, en signant le retour aux trente-neuf heures en septembre 2007. Seize mois plus tard, l'encre de la signature à peine sèche, la direction annonçait la fermeture du site et le licenciement de ses 1 120 employés. A Gandrange, en Moselle, ce sont les promesses de Nicolas Sarkozy que les salariés d'ArcelorMittal ont encore en travers de la gorge. «Il a joué avec nous», dénonçait Edouard Martin, délégué syndical CFDT du groupe sidérurgique, lors de la célébration du premier anniversaire de sa venue dans l'usine, le 4 fé