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TÉMOIGNAGES

«Pour que les gens nous entendent»

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publié le 19 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 mars 2009 à 6h51)

Enseignants, salariés du privé, cadres, jeunes, ils vont manifester aujourd’hui, à Paris ou en province. Certes, ils penseront à leur situation personnelle et à leurs revendications propres. Mais l’air du temps exprime bien une inquiétude plus diffuse. Cinq exemples qui illustrent la sympathie à l’égard d’une journée de grève pas seulement catégorielle.

Guy, 61 ans, charpentier dans la Drôme

«DEPUIS CINQ ANS, NOUS AVONS PERDU GARE, POSTE, ÉCOLE, TRIBUNAL…»

«Ce qui me met en sympathie, c’est le refus de se laisser faire, de résister aux coups de force du gouvernement actuel, à cette folie de réformes bulldozer. Les facs, les écoles, les hôpitaux, les transports, cela n’arrête jamais. Réforme, hurlements, grèves, le gouvernement lève le pied, laisse pourrir, balance une autre réforme. Allez boum ! On va supprimer les départements ! Et pendant que les hurlements repartent, on passe une partie de la précédente réforme en douce. Quant à la crise, on remet debout les entreprises qui font soi-disant tourner la France à coups de milliards, et les licenciements repartent de plus belle. Mais changer réellement le système, silence général. J’habite dans la Drôme, dans un village de 60 habitants depuis trente-cinq ans. Nous avons depuis cinq ans perdu gare, poste, école, perception, tribunal, en juillet l’hôpital de Die a sauté. Les services de l’Etat, la direction départementale de l’agriculture et de la forêt et celle de l’équipement, qui étaient des aides précieuses pour les petites communes sont ou vont être supprimés. Co