C'est ce qu'on appelle un mauvais timing. Mercredi, juste avant la manifestation sur le pouvoir d'achat, la Société générale a publié le nombre de stock-options (droit de toucher une action à un cours défini à l'avance) reçues par ses dirigeants, provoquant l'indignation de la droite comme de la gauche. Prise au dépourvu, la banque a tenté vendredi de désamorcer la colère générale en annonçant que Daniel Bouton, président, et Frédéric Oudéa, directeur général, renonçaient à lever leurs stock-options, «tant que la banque bénéficiera d'un appui de l'Etat». Un recul de façade qui ne change rien. D'ici à quelques années, Bouton et Oudéa espèrent toucher le pactole, en toute impunité.
Conditions. Mais les dirigeants de la banque ne sont pas les seuls à dépasser les bornes. Sans se rendre compte que la crise est passée par là, nombre de patrons continuent à s'octroyer des bonus et à supprimer des emplois. En violation flagrante des injonctions du gouvernement et de Sarkozy.
Pour la Générale, cette polémique n'est pas la première. En janvier, la banque avait été montrée du doigt pour avoir voulu distribuer des bonus à ses dirigeants alors que l'Etat s'apprêtait à renforcer ses fonds propres de 3,4 milliards d'euros. Après pression de l'Elysée, Bouton et Oudéa avaient renoncé à leur prime. Mais, en contrepartie, leur conseil d'administration leur a accordé des stock-options (150 000 euros pour Oudéa, 70 000 pour Bouton, et 50 000 pour les deux directeurs géné