C'est au mieux une malheureuse bourde, au pire une mauvaise tentative du gouvernement de tirer la couverture à lui à partir… d'à peu près rien. Tout heureux qu'il était d'en avoir la primeur, Luc Chatel livrait vendredi matin au micro d'Europe 1 : «Renault va annoncer le rapatriement de la production d'un véhicule à l'usine de Flins.» Le secrétaire d'Etat à l'Industrie concluait que cette «révision de l'organisation de la production» traduit une prise de conscience de l'«effort de compétitivité très important de notre industrie».

Vieux modèle. On aurait volontiers félicité le gouvernement d'avoir provoqué, grâce à ses 7,8 milliards d'euros d'aide à l'automobile, un tel regain d'intérêt pour le «made in France». Mais la réalité est autre. Renault va bien transférer la production de 8 000 Clio Campus de son usine slovène de Novo Mesto vers celle de Flins (Yvelines). Mais la mesure ne durera que de juin à octobre. Et elle résulte d'un besoin de soulager la Slovénie. En effet, l'usine est surchargée - les ouvriers travaillent même le samedi - car les commandes de Twingo, qu'elle produit, ont explosé grâce aux primes à la casse française et allemande. Novo Mesto doit donc se délester temporairement de l'assemblage de la Clio Campus. Ce «rééquilibrage» est par ailleurs courant. Fin 2007, le groupe avait déjà annoncé la production pendant trois mois à Flins de 15 000 Clio Campus. «La production a été arrêtée à 7 000 véhicules parce que la Slovén