Interroger les entreprises du CAC 40 sur leur présence dans les paradis fiscaux est une expérience amusante. On récolte gêne, embarras ou un grand silence… Certaines directions de grands groupes font même les morts quand d'autres répondent à côté de la plaque. Libération a ainsi envoyé à une dizaine de grosses entreprises françaises, en ciblant particulièrement les banques, un court questionnaire (1) sur leurs filiales présentes dans ces territoires. Demandant quel chiffre d'affaires y était réalisé, combien de personnes y travaillaient et pour quelles activités. Nous leur avons aussi demandé leur position par rapport aux démarches du G20.
Filiales. A ce jeu-là, BNP Paribas, qui compte 54 filiales aux îles Caïman, à Jersey, en Suisse, aux Bahamas, à Monaco et au Luxembourg, a été le groupe le plus transparent. La banque indique qu'elle réalise dans ces territoires 2 % de son chiffre d'affaires et que 2 600 salariés y travaillent.
Le groupe Caisse d'Epargne-Banques populaires, qui compte, via sa banque d'investissement Natixis, 40 filiales à Jersey, au Luxembourg, en Suisse, aux îles Caïman et aux Bermudes, n'est pas, non plus, avare en renseignements. Il indique être «présent de façon très marginale, avec un peu plus d'une centaine de personnes». Et détaille par activité : 25 personnes travaillent dans les services offshore de banque de financement et d'investissement, une centaine proposent des services de gestion patrimoniale en Suisse et a