Oubliez l’image d’une île sur les tropiques repère de mafieux venant blanchir l’argent de la drogue ou issu de trafics illicites. Les paradis fiscaux sont avant tout destinés aux multinationales les plus connues. Et, même s’ils ne le crient pas sur les toits, les groupes français, particulièrement les banques, y sont largement représentés (lire page 4). Pourquoi tant de discrétion ? Pour cacher des choses inavouables ? Pas forcément. Les banques viennent rechercher dans les territoires offshore une clientèle qui n’existe pas ailleurs. Les entreprises industrielles sont, elles, attirées par la fiscalité allégée.
Attirer l’argent des grosses fortunes
Pour les banques, la présence dans certains paradis fiscaux relève du passage obligé. «A partir du moment où on lorgne l'argent de grosses fortunes, on ne peut pas se permettre de ne pas être présent en Suisse», commente un banquier français. Tous les établissements y sont : pour quadriller le pays, comme SG Private Banking, filiale de la Société générale qui compte des bureaux à Genève, Lausanne, Zurich et Lugano. Ou pour en faire le centre mondial de cette activité : BNP Paribas Private Banking a son siège à Genève et peut compter directement sur ses filiales de Monaco ou des Bahamas, sans passer par Paris.
Qu'on ait gagné son argent légalement ou pas, ce qui attirait jusqu'à présent en Suisse, c'était le secret bancaire. Ce que vente sans fausse pudeur BNP Paribas Private Banking dans ses plaquettes publicitaires : «La