Les paradis fiscaux au purgatoire ? Il y a un an encore, ces sanctuaires de la concurrence fiscale déloyale, du secret bancaire absolu, de la non-coopération judiciaire, de l’opacité des marchés financiers, de l’évasion fiscale sur mesure, de l’imposition a minima, prospéraient en toute impunité.
«[Ils] ont joué le rôle d'accélérateur, à défaut de celui de déclencheur, de la crise», note Gérard Gourguechon, du conseil scientifique d'Attac. Avec le blanc-seing, sinon la duplicité des pays du G20, dont les grandes entreprises sont les premières utilisatrices de ces armes «d'évasion fiscale massive» (lire ci-dessous). Ces mêmes pays du G20, à la faveur d'une récession qui siphonnent leurs budgets, entendent désormais en faire la pierre angulaire de la nouvelle architecture financière. «Les réformer, à défaut de les supprimer comme a pu le dire François Fillon», note un diplomate européen. Et sanctionner les paradis fiscaux qui ne donneraient pas de gages de bonnes volontés.
Du coup, tour à tour, les plus beaux fleurons de l'offshore made in Europe (Suisse, Autriche, Luxembourg, Jersey, Andorre, etc.) se sont employés à lâcher du lest. L'affaire a suscité un clash diplomatique. Le ministre allemand des Finances taxant les Suisses, déstabilisés (lire page 4 et 5) «d'Indiens qui fuient devant la cavalerie». Un député du Parti démocrate-chrétien helvétique répondant à coups d'allusions au régime nazi. Pour éviter de figurer sur la liste noire (mais plutôt