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Libération
Interview

«Ne faisons pas des patrons des boucs émissaires»

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Chef d’entreprise, Frédéric Bedin préside Croissance Plus :
publié le 24 mars 2009 à 6h51

Directeur général de Public Système, Frédéric Bedin est président de Croissance Plus, une association de chefs d’entreprise représentatifs des nouveaux secteurs de l’économie. Il a succédé à ce poste à Geoffroy Roux de Bézieux, qui représente le Medef à la tête de l’Unédic.

Etes-vous choqué d’apprendre que la Société générale, après l’affaire Kerviel et les aides de l’Etat, distribue des stock-options à ses dirigeants?

Les stock-options sont un bon système de partage de la valeur ajoutée dans une entreprise en croissance. A une condition: qu’elles soient distribuées au plus grand nombre de collaborateurs. Si c’est une façon de rémunérer quelques dirigeants qui n’auraient pris aucun risque, cela pose problème. Un élément quasiment fixe de la rémunération doit être du salaire, soumis aux charges sociales. Il ne faudrait pas que l’on prenne prétexte de quelques dérives pour jeter le bébé avec l’eau du bain, et que pour stigmatiser certains comportements on supprime les stock-options. Bien utilisées, elles restent un très bon moyen de partager les plus values entre tous ceux qui créent de la valeur ajoutée.

Si la prise de risque peut justifier l’écart de rémunération entre un dirigeant et ses salariés, cet écart ne doit-il pas rester mesuré?

Il n’est pas choquant de gagner beaucoup d’argent quand on dirige une entreprise. A condition que l’on ait pris des risques et que l’on ait apporté beaucoup à cette entreprise. C’est vrai que quand on voit des salaires à six zéros, cela paraît extravagant pour tout un chacun, salariés comme chefs d’entreprise, dont la rémunération moyenne est en France, rappelons-le, de 4 400 euros par mois. Mais dans les très grandes entreprises, il faut plutôt comparer avec les sportifs de haut niveau. Quand un club de football, qui peut