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Libération
De notre correspondant à Londres

Sir Fred, ex de la City

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Héros de la finance anobli par la reine au temps de la prospérité, Fred Goodwin est devenu le symbole du krach et le banquier le plus honni du Royaume-Uni. Viré pour ses pertes massives, il s’accroche à ses 20 millions d’euros d’indemnités de retraite.
publié le 25 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 25 mars 2009 à 6h53)

Suisse ? Iles Caïman ? Andorre ? Fred Goodwin songerait à l'exil. Il est vrai que l'ex-patron de la Royal Bank of Scotland n'est plus très aimé au Royaume-Uni et qu'il pourrait avoir envie de protéger ses économies dans un paradis fiscal. «Dans le cœur de l'opinion publique, il se situe très en dessous d'un cannibale pédophile qui nierait le réchauffement de la planète», écrit de lui Boris Johnson, le maire de Londres, connu pour son humour acide. De héros à zéro : le banquier déchu, il n'y a pas si longtemps encore symbole de la prospérité financière de la City - donc du pays -, est désormais un homme traqué, par les médias et les hommes politiques, de tous bords confondus.

Il est vrai, Fred Goodwin exagère un peu : après avoir mené une des plus grosses banques du pays à la quasi-faillite, en perdant plus de 30 milliards d’euros, il s’accroche maintenant à son parachute doré, environ 20 millions d’euros de pension de retraite. Une somme légale, stipulée dans un contrat en bonne et due forme, mais un rien voyante dans un pays en récession qui vient de repasser, pour la première fois depuis onze ans, la barre des 2 millions de chômeurs.

Longtemps ami des banquiers, le Premier ministre Gordon Brown est «en colère» - et pourtant il en faut beaucoup pour que ce flegmatique sorte de ses gonds. Un député travailliste suggère de «reprendre la retraite de Goodwin et de le laisser porter plainte». La presse populaire est plus directe : «Prenez-lui sa Pors