«Conneries», «Lavage de cerveau». C'est ce qu'ont retenu les salariés d'Heuliez de la visite, hier, de Luc Chatel, le secrétaire d'Etat à l'Industrie. Lui estime avoir tenu «un discours de vérité». Il a insisté sur le fait que «rien n'est joué» et qu'il faut «tout envisager». Le risque de cessation de paiement de l'entreprise détenue par la famille Quéveau reste d'actualité (Libération d'hier).
Si des contacts sont pris avec de potentiels investisseurs financiers et industriels, les 23 millions d'euros manquants ne sont toujours pas trouvés (22 autres millions seraient apportés au capital d'Heuliez par l'Etat, la région Poitou-Charentes et le fonds Demeter). «J'ai rencontré le président de PSA et je vois ce soir le patron de Renault», a indiqué Luc Chatel, laissant entendre que les constructeurs français pourraient s'inviter dans le capital du groupe.
Coupés. Pour les salariés, l'idée, encore très virtuelle, est loin de rassurer. «Ce sont précisément ceux qui ont voulu faire mourir l'entreprise», s'indigne Emile Bregeon, délégué CFDT. Les grosses difficultés que connaît l'entreprise depuis deux ans s'expliquent par la perte de marchés autrefois passés auprès de PSA et Renault, notamment pour la construction de coupés cabriolets. «Nous avons déposé 750 brevets sur le coupé convertible, se souvient Gérard Quéveau, 74 ans, président du conseil de surveillance. Renault nous a depuis lâchés sur la Mégane et Peugeot,