Alors, recul de Nicolas Sarkozy devant la pression de l'opinion ou mesure en trompe-l'œil pour ne pas se fâcher avec ses amis patrons ? En annonçant pour «la semaine prochaine» un décret sur les rémunérations patronales, le gouvernement a cherché à éteindre la polémique née des affaires Société générale, Valeo ou Cheuvreux, la filiale du Crédit agricole.
Mais, à y regarder de plus près, on peut d’ores et déjà dire que sa portée devrait être très limitée. Ce fameux décret ne devrait en fait s’appliquer qu’aux patrons des six banques aidées par l’Etat ainsi qu’à ceux des groupes PSA et Renault, qui, sous la pression, ont déjà été contraints d’adopter des comportements de modération salariale. En clair, cela ne changera rien pour eux. Ceux qui, comme Valeo ou Cheuvreux, ont dressé un bras d’honneur à l’Etat, ne seront pas concernés.
Après plusieurs jours d'atermoiement, Claude Guéant a fixé hier sur France 24 la ligne gouvernementale : «Un décret va être pris la semaine prochaine pour fixer les conditions dans lesquelles est interdite l'allocation de stock-options ou d'autres avantages comme les bonus lorsque des entreprises bénéficient du soutien de l'Etat, a déclaré, lapidaire, le secrétaire général de l'Elysée. Il sera effectif tout de suite.» Qui concerne-t-il, alors ? Du côté de l'Elysée, on se montrait incapable de répondre à nos questions.
Mais, pour les députés de la majorité interrogés par Libération, il ne faisait guère de doute que se