Les élections professionnelles à la SNCF sont, au-delà de l’entreprise, le premier vrai test sur les effets de la loi d’août 2008 sur la représentativité syndicale. Ces nouvelles règles, inspirées de la «position commune» approuvée par la CGT et la CFDT mais rejetées par les autres organisations de salariés, fixent à 10 % des voix le seuil à partir duquel un syndicat est considéré comme représentatif dans une entreprise. Et seuls ceux qui ont obtenu 30 % peuvent signer un accord.
A la SNCF, entreprise de vieille tradition syndicale, il existait jusqu’ici pas moins de huit organisations représentatives : les cinq confédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), SUD rail (issue d’une scission de la CFDT) et deux syndicats autonomes (FGAAC et Unsa).
Si la CGT, l’Unsa et SUD rail sont assurés de passer la barre des 10 %, trois confédérations, la CFTC, FO et la CFE-CGC, risquent de ne plus voir leur représentativité reconnue que régionalement ou établissement par établissement.
La CFE-CGC risque de disparaître purement et simplement de la SNCF, ce qui pourrait faire réfléchir ceux qui dans ce syndicat refusent le rapprochement avec l’Unsa. Quant à la CFTC et FO, elles se verraient écartées des négociations nationales.
Pour la CFDT, l’enjeu dépasse l’entreprise, car en intégrant la FGAAC, elle peut non seulement revenir en force chez les agents de conduite (lire ci-contre), mais aussi démontrer que les nouvelles règles de représentativité sont efficaces contre le morcellement syndical.