Que se passe-t-il dans la tête d'un cadre d'AIG ces jours-ci? C'est à cette question que répond la lettre de démission, publiée cette semaine dans le New York Times, de Jake DeSantis, vice-président exécutif de la division Produits financiers de l'assureur américain. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le cadre de l'entreprise renflouée par l'Etat à hauteur de 170 milliards de dollars l'a mauvaise.
Selon lui, le scandale des bonus versés aux dirigeants - 165 millions de dollars - n'en est pas un. «Puisque la majorité d'entre nous (les employés du service, ndlr) n'a rien fait de mal, il n'y a pas de raison de renoncer à nos émoluments», écrit-il. Ni responsable, ni coupable, il assure que les commanditaires des transactions qui ont failli couler AIG, «ont déjà quitté la société et échappé à l'opprobre public».
Bref, tout n'est que mensonge et «trahison» à AIG d'après DeSantis, car la direction avait d'abord donné son feu vert à l'attribution des bonus avant de revenir sur cette décision, la jugeant «de mauvais goût». Et le voilà rappelant ses onze ans passés dans l'entreprise, ses parfois quatorze heures quotidiennes au bureau et ses sacrifices financiers puisqu'il avait récemment accepté de réduire son salaire à… un dollar.
Les responsables politiques sont voués aux mêmes gémonies. DeSantis les accuse en effet de «persécution»