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Libération

Wavecom licencie, le PDG en bénéficie

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Bilan calamiteux, mais bonus faramineux.
publié le 27 mars 2009 à 6h51

AWavecom, le code éthique du Medef, on ne connaît pas. Spécialisée dans les modems sans fils intégrés, l'entreprise, dont le siège est à Issy-les-Moulineaux, aux portes de Paris, compte moins de 500 salariés, mais son comportement est digne des pires dérives d'une multinationale. Wavecom fait des pertes, veut supprimer 59 postes et son PDG, un Américain dénommé Ron Black, est parti avec un «parachute doré» de 1,2 million d'euros, représentant trois ans de rémunération fixe, ainsi qu'une prime exceptionnelle de 800 000 euros. «Il n'est pas acceptable que des dirigeants dont l'entreprise est en situation d'échec la quittent avec des indemnités», indique le code Afep-Medef.

Ce départ est la fin d'un feuilleton financier. En difficulté, Wavecom cherchait depuis plusieurs mois à se vendre. Mais pas à n'importe qui, ni à n'importe quel prix. A la fin de l'année 2008, l'entreprise repousse une tentative d'OPA de Gemalto, un concurrent français. Et elle va chercher un chevalier blanc, l'américain Sierra Wireless, qui offre un prix plus élevé. Gemalto jette alors l'éponge, et en février, Sierra Wireless prend le contrôle de Wavecom. La mission du PDG est terminée. Certes, son bilan industriel est désastreux. Comme l'explique un salarié, «depuis deux ans, les crédits pour la recherche sont coupés, ce qui ne pardonne pas dans un secteur d'innovation, et explique les pertes de 2008». Mais Ron Black a réussi la mission confiée par les actionnaires, les fondateurs de Wavecom,