Dans l’establishment financier, la crise provoque deux types d’attitudes. Il y a d’un côté ceux qui, tel Daniel Bouton, le président de la Société générale, continuent à vouloir s’en mettre plein les poches en pensant que l’effondrement des marchés n’est qu’un épiphénomène et qu’ensuite, tout repartira comme avant. Et de l’autre, ceux qui pensent que pour sauver le capitalisme, il faudra remettre à plat un système profondément déstabilisateur. Claude Bébéar, le fondateur d’Axa, est de ceux-là.
Et, à vrai dire, on n’attendait pas sur ce terrain celui qui a été le parrain du capitalisme français et qui a fait fortune grâce aux stock-options et aux OPA agressives. A sa retraite, en 2000, Bébéar avait créé l’Institut Montaigne, un think tank ultralibéral financé par le gratin du capitalisme français. Et voila qu’à l’approche du G20, cet institut publie des recommandations au gouvernement que ne renierait pas un militant d’Attac.
Maux. Dans une note intitulée «Reconstruire la finance pour relancer l'économie», l'Institut Montaigne place sa réflexion sous le haut patronage de Joseph Stiglitz, Paul Krugman et Maurice Allais, des économistes pas vraiment de droite, et plaide pour une réglementation accrue du système financier. Plusieurs maux sont pointés du doigt : les paradis fiscaux, le court-termisme des opérateurs, le manque de transparence des produits financiers et le manque de contrôle des agences de notation.
Et l'institut n'hésite pas à proposer des solutions