Toute cette agitation pour ça. Après avoir tergiversé plusieurs jours pour ne pas peiner ses amis patrons, le gouvernement a finalement sorti son décret sur les rémunérations des dirigeants. Le résultat ? Comme prévu (Libération de vendredi), un décret qui ne concernera que quelques personnes et aura un effet nul. Voire redonnera aux patrons des avantages qu'ils avaient abandonnés d'eux-mêmes cette année. Sans surprise, la gauche a massivement condamné un décret, «parfaitement insuffisant», selon le PS, et qui, pour le PCF, «prend les Français pour des imbéciles».
«Ethique». Principale caractéristique du texte, présenté, hier, par François Fillon et qui doit être publié aujourd'hui au Journal officiel : une conception très limitée de l'aide de l'Etat. Selon son article 1, le décret ne concernera que les sociétés ayant bénéficié de «l'aide de la Société de prises de participation de l'Etat [SPPE, ndlr]», c'est-à-dire les six banques ayant fait l'objet d'apports de fonds propres de la part de l'Etat, ainsi que «les constructeurs automobiles» ayant bénéficié de prêts directs du gouvernement. D'autres sociétés sont visées par le décret, mais sans obligation de rendre des comptes. Pour les entreprises publiques cotées en Bourse, le ministère de l'Economie est chargé de veiller à ce qu'elles respectent «des règles et principes de gouvernance d'un haut niveau d'exigence éthique».
Mais le texte ne dit pas comment Bercy devra opér