Rick Wagoner, surnommé «Rick» par la profession, a péché par dévouement. Trente et un an de bons et loyaux services au sein de la maison mère de General Motors (GM) se sont achevés hier matin par ce communiqué laconique : «Rick Wagoner quitte ses fonctions de président et PDG, avec effet immédiat.» Fritz Henderson, directeur général adjoint depuis 2008 et principal artisan du plan de redressement rejeté par Washington, prend la relève. Pour une période intérimaire. Une grande partie du conseil d'administration devrait également être remplacée dans les prochains mois.
Symbole. A force de dénoncer les «erreurs de gestion commises pendant des années» dans le secteur, le président américain n'avait plus d'autre choix que de jouer la fermeté. Et dans le contexte de crise économique actuelle, il était plus facile de remercier Rick Wagoner, devenu aux yeux de l'opinion le symbole même d'un patronat inefficace, plutôt que de se mettre à dos les syndicats. Alors, bouc émissaire, le patron de GM ? La gouverneure du Michigan, Jennifer Granholm, s'insurge et estime que ce cadre réputé et respecté de 55 ans, père de famille, est le «mouton noir» de l'affaire, sacrifié «pour l'avenir du groupe et l'avenir des emplois» de la région (le Michigan compte 12 % de chômeurs).
Difficile toutefois de faire taire les statistiques. L’action de General Motors a perdu environ 95 % de sa valeur sous la présidence de Wagoner. L’échec de la fusion avec Fiat, c’était sous