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Libération

Sarkozy et la confusion fiscale

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publié le 31 mars 2009 à 6h52

Jeudi s’ouvrira le G20 de Londres, qui doit jeter les principes d’une coordination renforcée des politiques économiques afin de résoudre la crise financière, de refonder la régulation du système de financement des économies, et de relancer une demande mondiale brisée par l’appauvrissement du consommateur américain.

A quelques jours de ce sommet, dont les enjeux sont sans précédent, de quoi parle-t-on en France ? De l’éthique des dirigeants d’entreprise. Du scandale des stock-options et des bonus attribués à des dirigeants de banques. Certes, ceux-ci ont surtout montré toute la mesure de leur incapacité à maîtriser leurs risques, et récompenser leur impéritie est honteux. Mais on ne peut s’empêcher de penser que les rodomontades de Nicolas Sarkozy visent notamment à attirer le projecteur médiatique sur un débat totalement accessoire, pour mieux cacher le désarroi actuel de son gouvernement, et son incapacité à se montrer à la hauteur des défis. Car exiger d’une entreprise et de ses dirigeants qu’ils se comportent de manière «éthique», c’est un peu comme demander à des dominicains de fabriquer des voitures : ils ne sont pas là pour cela, tout bonnement. L’entreprise est là pour produire des richesses, pour tenter de faire du profit en répondant à la demande des consommateurs ou en améliorant les techniques de production. Lui reconnaître ce rôle ne revient pas à une démission de l’Etat, bien au contraire. L’Etat dispose d’un outil puissant pour ramener les odieuses rémunératio