Menu
Libération
Reportage

Detroit sort du gris par le vert

Article réservé aux abonnés
Maisons écolos, agriculture urbaine… La cité de l’auto devient celle de l’innovation.
publié le 2 avril 2009 à 6h51

«Oui, l'industrie automobile va mal, mais ça fait trente ans que son déclin s'est amorcé, et nous n'avons pas attendu cette crise pour diversifier notre économie. Notre problème, c'est notre image», soupire Marge Sorge, directrice du Detroit Hub News, une agence pour la promotion de Detroit. La construction d'un nouveau stade de base-ball, la rénovation de centaines de lofts dans les buildings art déco du centre et la création de 18 000 emplois en 2008, autant de nouvelles plus réjouissantes que la mort dix fois annoncée de la métropole industrielle mais qui ne dépassent pas les frontières du Michigan.

Récemment pourtant, Detroit a réussi à faire parler d'elle en termes plus flatteurs, à la faveur d'initiatives privées. Une courte chronique de l'écrivain et publiciste Toby Barlow (1) dans le New York Times, sobrement intitulée «Une maison à 100 dollars», a suscité une vague d'intérêt que Motown (nom donné à Detroit Motor Town en référence à sa musique soul) n'avait plus connu depuis longtemps. «Vous connaissez beaucoup de villes où l'on peut acheter une maison à 100 ou 1 000 dollars [75 ou 756 euros, ndlr] ou un loft luxueux pour moins de 100 000 ? [75 600 euros]» s'exclame Toby Barlow, 40 ans, qui reçoit chez lui histoire de montrer son duplex aux lignes épurées situé dans le plus grand complexe urbain construit par l'architecte bauhaus Mies van der Rohe, à deux pas du lac Michigan, dont les rives ont elles aussi été agrémentées de parcs et de pis