«Cette crise révèle une faillite de la démocratie car les dirigeants démocratiquement élus ne cherchent pas le bien-être de la population. Nous vivons dans un monde où la politique est orientée par les grands groupes économiques. Un monde de futilité, de célébrités. J'écris sur le monde dans lequel je vis : la haine, la tragédie, la brutalité de la vie brésilienne, la dévastation de l'Amazonie… Mais, dans Orfãos do Eldorado, je parle du mythe amazonien de la Cité enchantée, dont les gens croient qu'elle existe au fond de l'Amazone ou d'un lac. Une cité parfaite où les gens vivent en harmonie, où il n'y aurait pas de souffrance, pas de misère, pas d'exploitation… Un mythe est un mythe, bien sûr, mais ça correspond un peu à ma vision d'un autre monde.
«Il est difficile de réinventer le capitalisme, car c’est un système où il n’y a pas de travail pour tous. Si je pouvais tout changer, j’en finirais avec les inégalités, abyssales en Amérique latine, qui menacent de plus en plus les Etats-Unis et l’Europe. Je verrais bien un système où, au lieu de verser des salaires, on redistribuerait les profits aux travailleurs. Un monde sans patrons, sans leader - car les leaders tendent à l’autoritarisme - et sans pouvoir, car le pouvoir détruit l’humanité. Un monde qui serait géré par les gens eux-mêmes, sans la tutelle de l’Etat, car un Etat centralisateur peut être fasciste.
«J’abolirais la voiture, les banques (des usuriers) et l’industrie de l’armement, qui est la garante du cap