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Interview

"Doucement, mais on avance"

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publié le 3 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 3 avril 2009 à 6h51)

LA DÉCISION. Lier les bonus des traders aux performances de leur société, prendre en compte le risque qu'ils font peser, et soumettre leur attribution à une autorité de surveillance. Le G20 se fonde sur une charte publiée hier par le Forum de stabilité financière (FSF).

LE DÉCRYPTAGE.«On avance doucement sur le sujet, mais on avance. Les recommandations du FSF disent clairement qu'il faut en finir avec le court termisme en matière de rémunération, que la performance doit être ajustée au risque pris, et que les bonus doivent être symétriques. Il ne faut plus que, pour les traders, cela soit : "Face je gagne, pile la banque perd." Le FSF rejoint ainsi les travaux que nous avons fait au Conseil d'analyse économique [CAE, ndlr], et certaines positions sont intéressantes. Notamment de considérer les bonus non comme une question de morale, mais de bonne gestion. Les autorités prudentielles doivent avoir des informations sur les systèmes de rémunération des traders car cela influe sur la solvabilité des établissements financiers. Et la question est sensible. Ainsi, en France, la Banque de France, et l'Autorité des marchés se heurtent à un manque de données. A l'inverse des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne, où on connaît au moins les montants globaux distribués, le sujet est tabou dans l'Hexagone. Et les banques ne communiquent aucun chiffre. Tout n'est cependant pas parfait dans les recommandations du FSF. Elles vont se heurter à un prin