Ses ailes de géant ne l’empêchent pas de marcher : l’économie de la région Midi-Pyrénées n’est pas un albatros. L’équation Toulouse = Airbus ne résiste pas à l’analyse. L’incroyable succès international de l’A320 et les promesses de l’A380 n’y peuvent rien : le secteur agroalimentaire est le premier employeur industriel de Midi-Pyrénées.
Tout regard porté sur cette région louche sans exception sur l’aéronautique. Et reste aveugle à ses industries de la semence. Les quelque 5 000 salariés de la RAGT (Rouergue-Aveyron-Gévaudan-Tarn) ont beau ouvrir des marchés jusqu’en Amérique du Sud, ils ne feront pas l’objet de thèses dans les universités ni d’articles dans la presse généraliste. Med Kechidi, maître de conférence au Laboratoire d’études et de recherches sur l’économie de Toulouse-II-le-Mirail, expliquant que l’aéronautique n’est que la partie émergée de l’iceberg économique régional, ne débat pourtant que de ça durant plus d’une heure
«C'est une obsession, dit un autre géographe toulousain, Jean-Marc Zuliani. Cette prépondérance supposée de l'aéronautique n'est qu'un des sentiers balisés de la pensée économique. C'est un réflexe facile.»Il évoque la société Continental qui, succédant à Siemens, a lancé à Toulouse les premiers systèmes informatiques embarqués pour l'automobile. Chacun a le nez tous les jours sur le tableau de bord de sa voiture. Mais les esprits restent centrés sur le ciel. Ce faisant, insiste Régis Guillaume, professeur d'aménagement de l'espace