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Libération

G20 : une lecture en creux

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publié le 7 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 avril 2009 à 6h51)

Si les grands sommets internationaux ne produisent généralement rien de concret, ce ne fut pas le cas du G20 de la semaine dernière. Au-delà de ce bilan positif, les imprécisions inquiétantes pour l’avenir et les silences révélateurs des contraintes politiques obligent à une lecture en creux de la déclaration finale. Trois sujets en sont en presque absents : la relance fiscale, l’assainissement des systèmes financiers et la réforme de la gouvernance mondiale.

Le sommet aura d'abord montré qu'il est plus facile de se coordonner au niveau mondial sur un énorme plan de relance par création monétaire que sur un plan de relance fiscal. Globalement, il s'agit d'une augmentation des lignes de crédit d'environ 1 100 milliards de dollars [816 milliards d'euros]. Comme les pays - en particulier européens - ont refusé une relance budgétaire qui grèverait les bilans des Etats, ils demandent au FMI, à la Banque mondiale et aux différentes banques régionales de développement une relance «hors bilan» par la création de liquidités à tout va. Il ne s'agit pas, comme pour une relance budgétaire, d'un accroissement direct de la demande, mais ces liquidités seront bienvenues dans les pays émergents qui ont vu leur accès aux marchés financiers se fermer depuis l'automne dernier. Il n'empêche que les pays européens (Allemagne en tête) ont dit non à un plan de relance fiscal coordonné parce qu'ils attendent que les autres (Etats-Unis, Chine et Japon) le fassent à leur place. Etant donné le