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Libération

Quand une filiale d’AIG se jouait du gendarme français

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Finance. Basé à Paris, l’établissement gérait les produits qui ont entraîné la chute de l’assureur.
publié le 8 avril 2009 à 6h51

AIG, c'est le symbole des dérives du capitalisme à l'américaine. L'effondrement de l'assureur et sa volonté de verser des bonus à des centaines de cadres ont causé un scandale sans précédent outre- Atlantique. Un scandale qui pourrait atteindre la France et poser, par ricochet, la question de l'absence de surveillance de la part des autorités bancaires hexagonales. En effet, les produits financiers à l'origine de l'effondrement d'AIG - les credit default swaps (CDS), des dérivés de crédit - étaient émis en France via Banque AIG, la filiale française de l'assureur américain, censée être sous la surveillance étroite de la Commission bancaire, et donc de la Banque de France.

Cette révélation, c'est la direction d'AIG elle-même qui l'a faite. Mais en toute discrétion. Tout est parti de la fameuse polémique sur les bonus des dirigeants de l'assureur. Pour justifier de tels versements, AIG avait transmis un mémo au Trésor américain dans lequel elle mettait en avant l'utilité de garder certains individus. Et notamment deux responsables de sa filiale française, l'Italien Mauro Gabriele et l'Américain James Shepard. «La démission des managers de Banque AIG pourrait conduire la Commission bancaire, le régulateur français, à désigner leurs successeurs , écrivait la direction de l'assureur. Ces nominations pourraient alors déclencher des défauts dans les transactions sur les produits dérivés et structurés, y compris un portefeuille de CDS d'un montant, au 31 décem