Scène de genre avant-hier au Medef : Sophie de Menthon claque la porte du comité d'éthique, l'instance mise en place il y a un an par Laurence Parisot pour moraliser les pratiques patronales en matière de rémunération. Présidente d'Ethic, une association de chefs d'entreprise fondée en 1976 par Yvon Gattaz, Sophie de Menthon reproche au Medef d'adopter «une attitude défensive et non pas offensive» face aux dérives de «certains patrons» qui selon elle «nous ont ramenés dix ans en arrière».
Divergence.Hier, au Medef, on minimisait l'incident. «Ce n'est pas grave», assure Robert Leblanc, qui préside ce comité d'éthique, où siègent vingt-trois chefs d'entreprise venus d'horizons très divers. «C'est juste regrettable, ajoute-t-il, car nous partageons tous la fierté de la démarche entreprise par le Medef. Sophie démissionne pour des raisons personnelles. Elle a besoin d'espace.»
Tout cela ne serait donc qu’une simple querelle d’ego ; une surenchère entre de Menthon et Parisot, sur le terrain de l’éthique patronale, où la première a incontestablement le privilège de l’antériorité. Se serait zapper un peu vite, au-delà de la guerre des dames, la divergence stratégique importante qui existe entre le Medef et Ethic. Face aux révélations sur les rémunérations des patrons, le gouvernement avait fixé au Medef et à l’Afep (Association de l’entreprise privée, qui réunit les patrons des 83 plus grands groupes français) un ultimatum