+ 0,2 % en mars, et surtout + 0,3 % sur un an : les prix à la consommation en France enregistrent la plus faible hausse depuis dix ans selon l’Insee. Bonne nouvelle ou signe de crise ?

Qu’est ce qui a vraiment baissé ?

Un seul responsable : l'énergie. Les prix ont chuté de 13 % en un an, et même de 23 % pour les seuls produits pétroliers. Au printemps, le baril flambait, avant de dégringoler à partir de l'été. L'inflation a suivi. «On est dans le contre-choc pétrolier, explique Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. En huit mois, l'indice des prix a chuté de plus de trois points.» Nicolas Bouzou, d'Asteres, voit dans cette «désinflation localisée» une «bonne nouvelle, qui va redonner du pouvoir d'achat aux ménages». «C'est l'équivalent d'un plan de relance.» Il anticipe un aspect psychologique positif, d'autant plus sensible que la baisse de prix touche des achats répétés comme l'essence.

Faut-il s’inquiéter ?

Pas tout de suite, mais méfiance. Ce que craignent les économistes, c'est une vraie déflation : baisse généralisée des prix, des salaires, de l'activité. On n'y est pas. Hors énergie, presque tout augmente encore un peu (sauf les produits de santé). L'autre indice que calcule l'Insee - «l'inflation sous- jacente», hors énergie et produits alimentaires - se maintient à 1,6 %. «C'est cet indice que les économistes regardent et il reste dans une zone de confort, note l'économiste Alexander Law (Xerfi). Pour l'instant, pas d'inquiétude. On v