Cela colle si peu avec sa traditionnelle discrétion que le coup de gueule de son ministre de l'Intérieur montre bien à quel point la Suisse est dans une mauvaise passe. Et avec elle son secret bancaire. «L'OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques] ne devrait pas jouer au Gault-Millau pour les bons et les mauvais Etats», a déploré Pascal Couchepin dans un entretien au Sonntag.
Le rôle de l'OCDE devrait être d'agir en tant que «centre de recherche» afin d'étudier les «origines et les conséquences» de la crise économique mondiale. Le G20, réuni le 2 avril à Londres pour lutter, entre autres, contre les paradis fiscaux, en prend pour son grade. «Le G20 a établi une sorte de nouveau gouvernement mondial, dans le dos de l'ONU, contournant tout un système mis en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale», estime Couchepin. Selon lui, l'ONU a été «humiliée» par le G20. La Suisse n'a pas digéré d'avoir été inscrite par l'OCDE sur la liste «grise» des Etats ayant pris l'engagement d'échanger des renseignements fiscaux sans avoir «substantiellement» mis en œuvre des réformes. Après avoir bloqué, mercredi, 136 000 euros destinés à l'organisation en signe de «protestation», elle a agité hier d'autres menaces. Selon la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), elle pourrait freiner le processus de coopération avec la Chine, l'Inde et d'autres pays émergents, retarder le règlement de sa cotisation annuelle à l