Y a pas à dire, la crise a bon dos. La direction d'Arcelor-Mittal a décidé de réduire de plus de moitié l'indemnisation des stagiaires ingénieurs employés sur le site de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône.
«La direction a reçu le 31 mars nos stagiaires par petits groupes et leur a annoncé que par "solidarité" et au nom de la crise ils devaient accepter l'annulation de leur prime de fin de stage ainsi qu'une réduction de leur gratification qui passera de 75% à 40% du Smic», dénoncent en cœur les syndicats. Résultat: les 33 ingénieurs-stagiaires de longue durée, qui avaient une rémunération mensuelle de 1.000 euros vont percevoir 450 euros de moins jusqu'à la fin de leur stage.
A prendre ou à laisser
Et pas la peine de la ramener. «La direction leur a clairement dit: ne vous plaignez pas, vous avez de la chance d'être là. Si vous n'êtes pas content, vous pouvez partir», nous détaille Jacques Bidart, délégué CGT d'Arcelor-Mittal, alerté par un courrier de stagiaire.
Pour l'instant, cette mesure de restriction ne concerne qu'une trentaine de stagiaires à Fos-sur-mer (sur 270 au total, selon les estimations de la CGT). Mais, selon le délégué central CFDT Patrick Auzanneau, «cette annonce ne présage rien de bon pour les autres sites. D'ailleurs, on sait déjà que cet été, aucune de nos usines n'embauchera des jeunes pour remplacer les ouvriers en vacances.»
Des stagiaires pour remplacer les CDD
Pour le collectif Génération précaire, qui lutte depuis 2006 contre les abus de stages, l'exemple de