Il y a moins d'une année, pareille confession d'un grand banquier suisse devant ses actionnaires paraissait inimaginable : «Je n'ai encore malheureusement aucune bonne nouvelle à vous transmettre, les chiffres sont toujours aussi peu encourageants et des mesures radicales seront indispensables. UBS s'étant mise dans une situation fâcheuse, nous ne sommes pas encore en mesure à ce jour de parer à la morosité du contexte ou de saisir certaines opportunités. […] La remise à flot sera longue.» Ainsi parla hier Oswald Grübel, nouveau PDG du géant bancaire helvétique UBS, aux abois depuis de longs mois. Aux commandes du paquebot ivre depuis quarante-huit jours seulement - après que l'équipe précédente a été débarquée sous les huées du pays tout entier -, le nouveau patron d'UBS a promis du sang et des larmes lors de l'assemblée annuelle ordinaire des actionnaires.
En temps normal, ceux-ci se retrouvent une fois par an dans le palais omnisports du Hallenstadion de Zurich. Mais depuis le début de la descente aux enfers de l’établissement, amorcée aux États-Unis lors de la crise des subprimes et confirmée avec la récession mondiale, ces grands raouts sont plus fréquents : cinq assemblées en moins d’un an, toutes plus pénibles les unes que les autres pour les dirigeants de la banque, qui y affichaient autrefois leur indicible supériorité.
Tricheurs.D'abord du sang : après les 1 300 suppressions d'emplois en cours, 8 700 postes supplémentaires vont disparaître. En un an, le