Les «coyotes» sont revenus depuis deux ans au bord des champs de café. Les paysans de la coopérative surnomment ainsi les intermédiaires qui viennent acheter la récolte directement au producteur, prélevant au passage une commission souvent arbitraire. C'est en grande partie contre cette pratique que s'est créée, il y a plus de vingt-cinq ans, l'Unión de comunidades indígenas de la región del Istmo (Uciri), la première à avoir travaillé en commerce équitable sous la marque Max Havelaar. Le système a permis à la coopérative de se développer. Des écoles, des routes, un centre médical ont été bâtis, le revenu s'est amélioré. Mais le retour des coyotes n'est pas un très bon signe.
Dans les petits bureaux de la coopérative Uciri, à Ixtepec, Javier Eleuterio Cabadilla, responsable des exportations, fait les comptes de la saison. Pas fameuse. La coopérative devrait produire cette année entre 40 et 50 containers d'arabica biologique et labellisé équitable, contre 70 il y a quelques années. La faute à une météo peu clémente. La faute, aussi, paradoxalement, à la remontée des prix mondiaux en 2007. «C'est à ce moment que les coyotes sont revenus», raconte Javier Eleuterio Cabadilla. Les intermédiaires ont en effet pu s'aligner sur le «prix minimum équitable». Certains paysans ont préféré écouler immédiatement une partie de leur récolte auprès des coyotes, moins exigeants sur la qualité. Moins de café à exporter, c'est moins de revenus pour l'Uciri, même si la dépréciation du pe