Pourquoi ça marche. Evidemment elles ne s'affichent pas à la une des journaux économiques. Elles vivent souvent cachées. A l'abri des soubresauts des marchés. Elles refusent d'aller en Bourse. Ne pratiquent ni bonus, ni stock-options. Beaucoup d'entre elles vivent en Scop (1), comme le réseau Biocoop ou la société de noms de domaine Gandi.net. Alors fatalement, la crise financière mondiale leur passe un peu au-dessus de la tête. Désuètes hier, totalement fashion aujourd'hui.
La preuve : Ardelaine. Dans le maelström de la crise, il y a les entreprises emportées par le courant, celles qui résistent, et celles qui ne sont pas sur la trajectoire de la catastrophe. C'est le cas d'Ardelaine, une Scop devenue un modèle d'entreprise alternative. Chez Ardelaine, on vend des vêtements, des matelas, des couettes… à des milliers de petits clients depuis plus de vingt ans. L'année 2008 a été plutôt bonne si bien que le dernier salon de l'année, à Paris, a surpris l'équipe. «On a eu des ventes supérieures aux années précédentes», explique Gérard Barras un des fondateurs d'Ardelaine. Serein, ce coopérateur ne sent pas du tout la crise : «Nous vendons un produit dans l'air du temps, c'est-à-dire sans chimie, équitable… et au fil des années, nous avons fidélisé nos clients. En fait, nous avons créé une entreprise basée sur la résilience.» Il s'étonne que tout le monde s'étonne de la violence de cette crise. «Il y a pas mal de temps qu'on