«On n'est pas des voyous !»C'est avec ce slogan que 200 salariés de Caterpillar ont accueilli neuf de leurs collègues, hier après-midi, à la sortie du tribunal de grande instance de Grenoble. Ces neuf hommes, dont deux élus CGT, étaient assignés à comparaître en référé par l'entreprise de fabrication d'engins de chantier pour «entrave à la liberté de travailler» (lire ci-contre).
Devant les juges, l'avocat de la direction a dénoncé une situation «insurrectionnelle», constat d'huissier à l'appui : mercredi matin, à l'entrée de l'usine grenobloise du groupe, «une cinquantaine de personnes a empêché les cadres d'entrer, en les menaçant de ne pas pouvoir ressortir avant au moins vingt-quatre heures», a expliqué l'avocat… tout en reconnaissant que les salariés avaient finalement pu prendre leur poste et que l'entreprise avait fonctionné, administrativement du moins : la production est actuellement arrêtée, chômage technique oblige. Caterpillar a demandé au tribunal une astreinte de 1 000 euros par personne et infraction constatée.
Cadre. L'avocat des salariés, Pierre Janot, a pointé l'inexistence du délit, mais aussi le mode opératoire de l'huissier, qui n'a identifié que neuf des membres du piquet de grève… grâce à un cadre de l'entreprise. «La direction cherche à instrumentaliser la justice en faisant son marché - les meneurs du mouvement - parmi les 150 personnes présentes sur le site hier», a asséné la défense. Il a mis en ga