Patrick Lalanne est un passionné d’oiseaux. Il les aime plutôt exotiques, grands, petits, colorés. Dans sa propriété de Mimbaste (Landes), il détient 200 specimens d’une soixantaine d’espèces qui s’ébrouent près de l’étang ou volettent dans des volières. Ingénieur chez GDF, l’homme est un amateur éclairé, si bien que sa passion l’a conduit à présider Aviornis, une association internationale d’éleveurs d’oiseaux. Sauf que sa passion l’a aussi rendu hors-la-loi. Qu’importe, l’oiselier a le bras long, si long que le ministère de l’Ecologie est en passe de modifier un texte de loi pour le blanchir.
Patrick Lalanne aime peut-être trop les flamants roses. Pas n'importe lesquels, les Phoenicopterus minor, des flamants nains qui nichent en Tanzanie, où la colonie est estimée à plus de 6 millions d'individus. Personne n'a le droit d'en détenir en France, sauf s'ils sont issus d'un élevage. Or, le flamant nain est douillet : jusqu'à présent, aucun ne s'est reproduit en captivité. De plus, il figure sur la liste des oiseaux protégés sur le territoire français, fixée par l'arrêté du 17 avril 1981. «Le texte interdit la détention des espèces concernées sur le territoire métropolitain et le territoire de l'Union européenne dès lors qu'elles ont été prélevées dans le milieu naturel après le 17 avril 1981, ou après l'entrée en vigueur de la directive Habitats de mai 1992 pour les états européens» explique Raymond Léost, juriste qui travaille pour France Nature Environnement. Le