Pendant la crise économique, la crise alimentaire continue. C'est sur ce dossier que les ministres de l'Agriculture du G8 se retrouvent - une première - ce week-end près de Trévise en Italie. Un G8 élargi puisque se joindront les grands pays producteurs du Sud (Brésil, Chine, Inde, Mexique, Afrique du Sud, Argentine, Egypte…) et les institutions internationales. «Le premier objectif, c'est de recentrer l'attention sur le sujet, au moment où le contexte économique risque de l'éclipser», confie un membre de la délégation française. Même si les prix agricoles sont un peu retombés depuis la flambée de 2007-2008, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde s'approche du milliard, et la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) craint que la crise économique n'accélère le mouvement.

«Régulation». La réunion de Trévise doit aboutir à une déclaration, qui sera soumise au G8 des chefs d'Etat cet été. Mais il risque d'être délicat de dégager des positions communes ambitieuses. «Les Etats n'ont pas tous la même vision sur la question de la libéralisation en matière agricole, souligne-t-on au ministère français de l'Agriculture. Sans aller jusqu'au protectionnisme, la France essaiera d'amener plus de régulation.» Ambroise Mazal, de l'organisation CCFD-Terre solidaire, n'est pas très optimiste sur l'issue des débats. «J'ai peur qu'on reste sur des déclarations d'intention, que les Etats se contentent