Retour houleux, face à une base remontée. Après avoir signé dimanche soir à Paris un «protocole d’accord» avec la direction de l’entreprise, sous l’égide du ministère de l’Economie, les représentants du personnel de Caterpillar ont été pour le moins fraîchement reçus hier à Grenoble.
Environ 300 salariés de l’entreprise de fabrication d’engins de chantier étaient venus les entendre dans la salle du comité d’entreprise ; l’explication de texte, débutée à 14 h 15, a tourné court sous les sifflets, faute de temps. Ces mêmes élus du CE étaient en effet attendus à 15 heures à la direction du travail (DDTE) pour poursuivre la négociation du plan de sauvegarde pour l’emploi, qui prévoit toujours 600 suppressions de postes ce printemps et une annualisation du temps de travail en octobre pour les 2 000 salariés restants.
Jets d'œufs. Mais près de 200 salariés mobilisés ont choisi de se rendre ventre à terre à la DDTE pour en interdire l'accès à leurs représentants : «Ils sont allés faire les beaux à Paris, il y a eu des choses négociées qui ne devaient pas l'être. Ils n'avaient pas à signer, on lâchera rien !» tranchait un Caterpillar remonté à la sortie de l'assemblée écourtée. «Ils se sont fait mener en bateau», estimait un technicien FO, confiant son «dégoût» : «Il n'y a rien de nouveau dans ce qu'ils ont annoncé hier. Ils se moquent du monde.» A leur arrivée à la DDTE, les représentants du personnel ont dû battre en retraite sous des jets d'œufs,