Menu
Libération

Caterpillar licencie au bulldozer

Article réservé aux abonnés
La direction fait appel à la justice pour procéder à ses 733 suppressions de postes.
publié le 24 avril 2009 à 6h52

Le «protocole de sortie de conflit» signé dimanche à Paris n’aura servi à rien : la direction de Caterpillar veut passer en force. Et faire appel à la justice pour mettre en œuvre ses 733 licenciements dans ses usines iséroises. Elle a décidé, mercredi soir, d’assigner en référé son comité d’entreprise (CE) devant le tribunal de grande instance de Grenoble.

Caterpillar demande au juge de reconnaître que le CE pratique «une obstruction injustifiée» qui met «en péril la survie des sites d'Echirolles et de Grenoble» et donc d'établir que l'absence d'avis du CE sur une partie du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) équivaut à un avis négatif. Ce qui lui permettrait d'engager son plan sous huitaine. Le groupe américain est passé expert dans l'art de l'assignation en justice : si les élus au CE n'avaient pu, la semaine dernière, assister aux réunions de validation du PSE, c'est qu'ils en avaient été empêchés par les salariés en colère. C'était le jour même du procès choc de 17 salariés pour «entrave à la liberté de travail».

Hier, face à la menace judiciaire pesant sur le comité d’entreprise, l’intersyndicale s’était résolue à demander à l’assemblée générale d’autoriser la consultation du personnel sur le très contesté protocole de sortie de crise, qui ramenait, sous conditions d’annualisation du temps de travail, les licenciements de 733 à 600.

C’était sans compter sur le trouble provoqué par la mise à pied à titre conservatoire des 17 salariés. La direction de