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Libération
Reportage

«Conti» à la gare comme à la guerre

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Dans le convoi de nuit qui les conduit à Hanovre, les salariés de Continental restent mobilisés. Direction : le conseil d’administration du groupe allemand.
publié le 24 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 24 avril 2009 à 6h52)

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un millier de salariés de Continental ont fait, en train, le voyage à Hanovre pour y manifester devant le conseil d’administration de la firme.

20 heures, mercredi. Du noir. Beaucoup de noir. C'est la couleur des blousons de Continental que chacun arbore devant la gare de Compiègne. Ce sont des idées qui traînent aussi après l'action de saccage de la sous-préfecture, mardi. «Fillon a dit que les voyous seraient punis, mais il n'y a pas de voyous chez nous, On est juste des salariés en colère», dit Ben, casquette de la CGT sur la tête. «S'il veut punir quelqu'un, il faut qu'il punisse les 1 200 salariés, ajoute son voisin. La prison on y va avec nos familles, s'ils veulent.»«On est soutenu par le peuple, s'exclame Ben. Regardez !» En face de la gare, une jeune femme a étendu deux tee-shirts «Conti» à sa fenêtre. Ephémères drapeaux noirs, en berne. Le train qui entre en gare déclenche hourras et poings levés. Il coûtait 150 000 euros ; le comité de lutte l'aurait obtenu pour 55 000. «1 128 personnes se sont inscrites : c'est énorme», se félicite Sébastien, membre du comité. Seize wagons ont été affrétés, ils se remplissent vite. «Je savais que le train serait pris d'assaut», jubile Antonio da Costa, le modéré dirigeant de la CFTC. Dans le deuxième wagon, ils sont quelques-uns de la salle des mélanges, «l'atelier qui fait peur». Là où l'on prépare la gomme des pneus. Il faut