Depuis un mois, Jérôme Kerviel a un nouvel avocat, Olivier Metzner, un pénaliste spécialiste des dossiers financiers. Objectif du recrutement : convaincre la justice de rouvrir l’enquête sur son affaire, alors que les juges Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset ont clos leur instruction le 26 janvier. L’ancien trader considère que l’enquête a été menée à charge contre lui.
En quelques semaines, Metzner a lu tout le dossier et il en est ressorti avec la conviction qu'il y avait encore des points à exploiter. Le 23 avril, il a donc écrit aux juges une longue lettre pour leur demander de revenir sur leur décision. Dans cette missive, il pointe les «postulats simples mais erronés» de l'instruction. Et tente de démontrer que le trader a «toujours agi au nom, pour le compte, et dans l'intérêt de son employeur» et qu'il «n'a pas ainsi abusé de la confiance de celui-ci».
«Evidences». Premier point mis en avant, Jérôme Kerviel jouait avec beaucoup, et même énormément, d'argent et il était forcément détectable. «Comment imaginer qu'un trader ne travaillant que sur des produits dérivés à terme ait pu prendre des volumes d'engagements au nom de la Société générale dépassant largement les 200 milliards d'euros ? écrit Metzner. De ces seules constatations, résulte l'évidence que la banque n'a pu ignorer la globalité des engagements réels de Jérôme Kerviel.»
Et l'avocat de pointer tous les éléments de l'enquête montrant que sa hiérarchie ou d'autres