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Le nouveau fiasco à 5 milliards de la Société générale

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Une des plus grandes banques françaises, la Société Générale (SG), pourrait enregistrer entre 5 et 10 milliards d'euros de nouvelles pertes en raison d'investissements hasardeux réalisés par un département de sa filiale de gestion d'actifs (Sgam). (© AFP Eric Piermont)
publié le 27 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 27 avril 2009 à 6h51)

Comme la lettre volée d’Edgar Allan Poe, un nouveau scandale s’est déroulé à la Société générale, au vu et au su de tous. Jusqu’à présent, personne ne s’en est rendu compte, obnubilé par la perte de 4,9 milliards d’euros due aux opérations de Jérôme Kerviel. Pourtant, en toute discrétion et bien caché dans les annexes de ses comptes, un autre fiasco de quelque 5 milliards d’euros est reconnu par la banque. Un trou qui devrait encore s’agrandir. Même si, jusqu’à aujourd’hui, la banque n’a enregistré «que» 1,2 milliard d’euros de pertes, la facture finale pourrait atteindre les 10 milliards.

Cette fois-ci, le responsable de cette perte colossale n’est pas un trader isolé, mais un département tout entier de la filiale de gestion d’actifs de la banque, Société générale Asset Management (Sgam). Qui a été laissé libre de spéculer grâce à une direction soit complice, soit défaillante. Multipliant par le passé les investissements hasardeux dans ce qu’on appelle des «produits structurés», le département comptabilise aujourd’hui les pertes.

A ce jour, personne n’est accusé d’un quelconque délit. Mais l’histoire de ce désastre financier est jugée comme hautement sensible par les patrons de la Société générale. Daniel Bouton, le président, et Frédéric Oudéa, le directeur général, ont ainsi donné des ordres pour faire le ménage dans les rangs. Les principaux responsables de la filiale coupable ont été poussés discrètement au départ ou sont sur le point de l’être. L’entité Sgam va être déma