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Souffrir au travail, la loi du silence

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A l'occasion de la journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail, voici des témoignages levant le voile sur un sujet tabou.
par Recueilli par SONYA FAURE
publié le 27 avril 2009 à 20h23

C’est ce mardi la sixième journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail. Certes, elle est avant tout un symbole, l’occasion de parler d’un sujet souvent tabou et toujours anxiogène. Mais elle rappelle aussi ce qu’on oublie trop : en France, deux tiers des entreprises ne respectent pas l’obligation d’évaluer les risques professionnels encourus par leur salariés, selon la Direction générale du Travail.

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), plus de 5 500 travailleurs meurent, chaque jour, d'accidents ou de maladies liés à leur travail. La crise mondiale va-t-elle aggraver ce bilan ? «On peut s'attendre à ce que le nombre d'accidents du travail, de maladies professionnelles et de problèmes de santé consécutifs au chômage augmente à la lumière de la crise économique actuelle», selon le docteur Sameera Al-Tuwaijri, directrice du Programme SafeWork de l'OIT. «La diminution des dépenses publiques va également compromettre les capacités des inspections du travail et des autres services de santé et de sécurité au travail. Les conditions de travail précaires vont se développer, accentuant le risque d'accidents et de problèmes de santé.»

En France, où près de deux personnes meurent chaque jour à cause d'un accident du travail, les initiatives se multiplient pour sortir le sujet de son invisibilité: la Fondation Copernic et la sociologue Annie Thebaud-Mony ont lancé l'appel «Travailler tue en toute impunité» qui demande que «la loi pénale soit p