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Libération
EDITORIAL

Virus

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publié le 28 avril 2009 à 6h51

Une crise après l’autre. L’épidémie de la grippe porcine ressemble à la crise financière. L’origine, bien sûr, est différente : les Etats-Unis pour l’une, le Mexique, apparemment, pour l’autre. Les victimes sont des hommes dans un cas, des institutions financières pour l’autre. Mais, les mots sont les mêmes : infection, contagion, propagation, régulation. La menace de la pandémie comme pour l’économie est immédiatement mondiale. Aucun pays ne paraît épargné. En trois jours, des cas suspects sont repérés en Europe comme en Asie, d’Israël à la Nouvelle-Zélande, traversant les continents, se jouant des frontières.

La mondialisation des échanges n’arrête ni les hommes, ni les flux financiers, ni les virus. Mais, comme pour la crise financière, la réaction a aussi été mondiale. Les virus suspects au Mexique ont été analysés au Canada. Le Mexique lui-même, à l’épicentre de l’épidémie, a fait preuve d’une rare transparence. Le monde entier s’est aussitôt mobilisé, le système onusien, OMS en tête, l’Union européenne, les Etats-Unis. Des aides d’urgence ont été aussitôt dépêchées, en hommes et argent.

Une réaction unanime et jusqu’à présent exemplaire, comme si la communauté internationale, échaudée par la crise financière, avait désormais compris que les Etats-nations étaient dépassés et insuffisants. La grippe aviaire, le Sras, avaient appris l’importance de ces réactions transnationales. Aucun pays n’est immunisé, et cette nouvelle crise démontre que le monde, que ce soit pour