La Commission aime tellement les fonds spéculatifs (hedge funds) et autres fonds d'investissement (private equity) qu'elle est prête à se battre pour préserver leur liberté d'action, et ce, contre la volonté de la quasi-totalité des Etats membres de l'Union, du Parlement européen et même du G20 qui a appelé, début avril, à une réglementation de ce secteur accusé d'avoir amplifié la crise bancaire.
Le projet de directive qu’elle va présenter aujourd’hui n’est, en effet, qu’un épais (56 articles quand même) rideau de fumée qui dissimule son refus de leur imposer un contrôle réel. Pis : ce texte, en l’état, va faciliter leur travail dans l’Union alors qu’ils sont domiciliés à plus de 85 % dans des centres offshore - pour l’essentiel dépendants de la couronne britannique, comme les îles Caïman.
Paradis. Le père de ce texte, le commissaire chargé du Marché intérieur, l'Irlandais Charlie McCreevy (lire ci-contre), a toujours été un défenseur de ces fonds qui gèrent près de 2 000 milliards d'euros d'actifs. Pour lui, la réglementation des hedge funds est d'autant moins nécessaire qu'ils ne sont «pas la cause des turbulences actuelles». Ce qui est exact en première analyse. Mais c'est ignorer les montages financiers dont ces fonds sont parties prenantes et l'opacité dans laquelle ils opèrent grâce à leur domiciliation dans des paradis fiscaux. Néanmoins, sur la pression des Etats membres et du Parlement européen, le président de la Commissio