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Libération
Interview

«Barroso est dépassé par les questions financières»

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publié le 30 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 30 avril 2009 à 6h51)

La Commission européenne a adopté, hier, une proposition de directive destinée à encadrer l'activité des gestionnaires de fonds d'investissement alternatifs (hedge funds et private equity). Pour tenter de faire taire les critiques qui ont entouré la préparation du texte, elle a un peu remanié sa copie : les gestionnaires de fonds de moins de 100 millions d'euros (au lieu de 250 millions initialement) n'auront pas besoin de s'enregistrer pour agir, et ils ne pourront commercialiser sur le territoire européen leurs fonds situés dans les paradis fiscaux que trois ans après l'entrée en vigueur de la directive. Des aménagements homéopathiques, comme nous l'explique la socialiste française Pervenche Berès, présidente de la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen.

Le projet de la Commission vous satisfait-il ?

Pas du tout. En septembre, le Parlement européen a massivement adopté une proposition d’initiative législative dans laquelle nous demandions que les fonds spéculatifs et les fonds d’investissement soient enregistrés, réglementés et supervisés en Europe. On est très loin du compte. José Manuel Barroso, le président de la Commission, a certes compris qu’il fallait proposer un texte, ne serait-ce que parce que l’Allemagne et la France étaient très demandeuses et que sa réélection à la tête de la Commission dépend de leur satisfaction. Mais son commissaire au Marché intérieur, Charlie McCreevy, n’est pas sur cette longueur d’onde : il a décidé de faire du bruit pour donner l’im