«Enfin !» Pour Thierry Pierret, représentant national CFDT à la Société générale, la démission de Daniel Bouton est d'abord «ressentie comme un grand soulagement». Les salariés ont appris la nouvelle hier matin, en même temps que les lecteurs du Figaro, en ouvrant le journal où s'étale en pleine page l'interview du président. «Pourtant, on était en réunion la veille avec Jean-Pierre Mustier [bras droit de Bouton, ndlr] !» lâche, un peu amer, le délégué syndical. Pas une allusion n'est faite au départ du chef, alors que les salariés négocient le sort des personnels de Sgam (Société générale Asset Management), «vendus» au Crédit agricole après la déconfiture d'une stratégie signée Bouton. Comme souvent dans la banque, les syndicalistes s'expriment avec retenue, voire réticence. Mais, depuis quelques mois, les discours se font plus critiques. Notamment à la CFDT (25 % des voix aux élections professionnelles).
«L'esprit de corps», comme on baptise dans la banque cette discipline qui soude les personnels au-delà d'intérêts souvent divergents, a commencé de s'effriter à l'automne 2008, avec l'affaire des stock-options de Daniel Bouton. Alors que la crise des subprimes fait tituber les banques, le président de la Générale, lui, lève ses stocks et fait une jolie culbute : 1,3 million de plus-values. A l'époque du scandale, la CFDT ose ce sacrilège : demander le départ du président. En janvier, un nouveau coin est enfoncé dans le soutie