L’analyste automobile qui, il y a un an, aurait prévu que le puissant syndicat automobile américain UAW (United Automobile Workers) deviendrait un jour le premier actionnaire de Chrysler (et probablement de General Motors), aurait été interné de toute urgence.
Et pourtant, c’est bien par ce scénario invraisemblable que la plus grave crise automobile du siècle devrait se solder. Jeudi, Barack Obama a finalement forcé le constructeur automobile Chrysler à se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi des faillites, après le refus de plusieurs créanciers minoritaires de réduire leur prétention de deux tiers, comme l’exigeait le gouvernement.
La procédure judiciaire doit permettre au constructeur de rééchelonner sa dette sans avoir à stopper ses activités. Mais rien n’indique cependant que la compagnie échappera au bout du compte à la liquidation.
Retraités. Pour repousser ce funeste sort, les administrations américaines et canadiennes accorderont 10,5 milliards d'euros supplémentaires au constructeur. En contrepartie, les Etats-Unis et le Canada entreront respectivement à hauteur de 8 % et de 2 % du capital. Le constructeur italien Fiat prendra lui un ticket de 20 % (lire ci-contre), avec la possibilité de monter ensuite sous certaines conditions. Et l'UAW deviendra le premier actionnaire du groupe avec 55 % du capital. Les syndicats ont en effet accepté que la direction réduise de moitié la participation de 10,6 milliards de dollars (8 milliards d'euros)